“Une occasion de grandir” : affronter les difficultés en 10 conseils

Une déconvenue n’est pas synonyme d’échec ! Cependant, il ne faut pas la minimiser pour autant. La déconvenue d’un enfant doit être acceptée. L’enfant doit pouvoir y réfléchir pendant un certain temps. Et vous, vous pouvez lui apprendre à l’affronter et à trouver d’éventuelles solutions. En effet, selon Roberto Gilardi, Professeur de science de l’éducation,

une déconvenue est une occasion de grandir et d’apprendre, et le surmonter aide à renforcer son estime de soi.

Un mauvais bulletin, une interrogation qui se passe mal, un devoir avec des erreurs, une course perdue… sont autant d’exemples de déconvenue auxquelles peuvent être confrontés nos enfants et, par ricochet, les parents. Il n’est pas rare que nous-mêmes soyons paniqués vis-à-vis de ces insuccès ou des réactions qui en découlent chez nos enfants. Ce qui amène parfois à des situations de crises où soit nous nous énervons à tort, soit nous minimisons. Allez, ce n’est pas dramatique, nous arrive-t-il de dire. Pourtant, pour notre enfant, du haut de sa petite expérience de vie, c’est un réel drame qui se joue, et le bouleverse émotionnellement.

Il est important que les parents puissent soutenir de manière appropriée les enfants dans une période difficile. Et cet apprentissage peut se faire de diverses manières, comme au travers du jeu de société. En effet, l’enfant peut apprendre à perdre et à digérer son échec avec vous à ses côtés. Cet apprentissage est nécessaire pour l’épanouissement du futur adulte qu’il sera.

En effet, la société actuelle n’accepte pas les perdants. La déconvenue n’est pas prise en considération, l’échec est nié en cherchant des coupables sur qui décharger la responsabilité. En réalité, quand on a une déception il est important de la digérer pour pouvoir grandir et se sentir bien : l’échec n’est pas un événement totalement négatif, au contraire il offre beaucoup d’occasions de grandir et de mûrir, beaucoup plus que la victoire et le succès, et le fait de le surmonter  renforcent l’estime de soi..

Voici 10 conseils pour aider vos enfants à affronter leurs difficultés :

  1. Éliminez de votre vocabulaire le terme échec.

La première chose à faire est d’éliminer du vocabulaire le terme échec. L’échec sous-entend que la situation est irrécupérable, mais dans la vie quotidienne un tel concept est applicable à un nombre infime de situations très grave. On ne peut donc pas l’utiliser lorsqu’on parle d’une mauvaise note ou d’un mauvais bulletin. Il ne s’agit pas là d’échec, mais de difficultés.

  1. Laissez-lui le temps de digérer sa déception.

La bonne attitude du parent doit être celle de l’accueil, qui légitime aussi verbalement ce qui s’est passé. La non-réussite est comme une indigestion. Nous devons prévoir du temps pour digérer.

Comment un parent doit-il se comporter face à un enfant qui rentre triste de l’école parce que l’interrogation s’est mal passée ?

Il y a deux choses qu’il ne faut pas faire selon Roberto Gilardi : premièrement, il ne faut pas minimiser la mauvaise note, dire que rien de grave ne s’est passé. Ce comportement, surtout si l’enfant est très déçu, risque d’avoir un effet négatif et l’énervement aussi est à bannir.

  1. Parlez-en, mais avec compréhension.

Après l’avoir accueilli en silence, un des deux parents doit aider l’enfant à mettre des mots sur sa difficulté. Il s’agit de faire sortir ce qu’il a sur le cœur pour le rendre moins négatif.

Par exemple, si votre fille rentre triste à la maison à cause d’une mauvaise note qu’elle ne s’attendait pas à recevoir, après l’avoir laissé digérer la nouvelle, en la laissant tranquille dans sa chambre, vous pouvez aller la voir, lui demander gentiment ce qui s’est passé. Si elle répond de façon désagréable, dites-lui simplement : j’ai compris que tu es déçue et j’en suis désolée. Elle pourrait alors s’ouvrir à vous et vous raconter pourquoi elle est aussi déçue…

Vous pouvez aussi lui proposer des solutions, mais sans les lui imposer.

Vous pourriez par exemple lui dire : pourquoi ne demanderais-tu pas au professeur comment tu peux y remédier ? Et si elle vous répond qu’elle ne veut pas faire cela, donnez-lui un seul conseil : Évidemment, si tu ne veux rien faire, ça ne me pose pas de problème si ça te va, mais si par la suite tu regrettais de n’avoir même pas essayé de t’expliquer ou de demander au professeur ?

Il faut donc : montrer que vous comprenez ce que ressent votre fille, ne pas juger ce qu’il s’est passé, respecter les temps de « digestion » de l’insuccès, donner gentiment, des conseils pour résoudre le problème.

  1. Analysez ce qui s’est mal passé.

L’une des meilleures façons d’affronter l’insuccès est de l’étudier de manière rationnelle et de le considérer comme une source précieuse de conseils sur ce qu’il faut changer. Il ne faut pas juger l’insuccès, ne pas se démoraliser comme si c’était la fin du monde. Mais il faut l’étudier en faisant abstraction de l’aspect émotif pour ne pas être conditionné.

  1. Élaborez une méthode de travail adaptée à votre enfant.

Le parent doit consacrer du temps à comprendre comment son enfant apprend.

Il faut donc observer, avec calme et patience, comment votre enfant étudie et l’aider à trouver la méthode de travail la plus adaptée pour lui.

Si la méthode de travail est acquise et fonctionne, le succès est garanti et l’estime de soi s’accroît. Si vous n’arrivez pas à faire cela, vous pouvez demander l’aide de son enseignant, par exemple, ou vous orienter vers des stages centrés sur la méthodologie dans l’étude.

Attention de ne pas confondre cette aide avec des cours de soutien. Ceux-ci aident à mieux apprendre ce que l’on ne sait pas, à combler une lacune ; enseigner une méthode de travail est une chose que l’enfant acquiert et emporte avec lui tout au long de sa vie : dans ses études et plus tard dans son travail.

  1. Enseignez-lui la ténacité.

Pour soutenir votre enfant, il faut être un modèle, donner le bon exemple.

Nous avons tous appris beaucoup plus de ce que nos parents ont fait dans la vie et de la relation qu’ils avaient avec nous, que de leurs paroles : les enfants sont plutôt adeptes du « fais ce que je fais » que du « fais ce que je dis ».

Par exemple : un père qui commence un régime, puis l’interrompt après quelques jours seulement n’enseigne pas de manière efficace la ténacité. Un fils qui voit son parent reporter sans arrêt des engagements qu’il a pris non plus.

En revanche, il peut être positif d’entendre sa mère dire : Aujourd’hui, j’aimerais pouvoir ne pas aller à la réunion et rester à la maison avec vous. Mais c’est mon travail et je dois le faire…

Associer la possibilité d’exprimer des émotions négatives, mais en respectant les engagements pris, car on a un sens de la tâche à accomplir, permet d’offrir un modèle de ténacité et un exemple pour affronter un moment de crise.

  1.  Affronter une baisse de motivation.

Il peut arriver qu’un enfant ait une baisse de motivation, par exemple au début d’un nouveau cycle d’étude ou bien s’il doit apprendre à jouer d’un instrument de musique…

Vous ne devez absolument pas faire culpabiliser votre enfant. Si par exemple, il dit qu’il veut arrêter, il ne faut pas le faire culpabiliser en lui disant par exemple : « Nous t’avons acheté une guitare comme tu voulais, nous avons dépensé de l’argent et maintenant tu ne veux plus aller à tes cours… »

Il vaut mieux le soutenir. Une méthode qui fonctionne bien dans ce cas est l’aider à visualiser le parcours qu’il a déjà accompli, de mettre l’accent sur les buts qu’il a atteints jusque-là et de l’aider à voir quels sont les points négatifs s’il abandonne et les points positifs s’il continue.

Dans le cas d’un instrument, par exemple, on peut lui rappeler tous les exercices difficiles qu’il a dû faire avant de pouvoir commencer à jouer un morceau entier, que même s’il doit apprendre des morceaux plus compliqués, ils sont aussi plus gratifiants et qu’il serait dommage d’abandonner.

Dans des matières plus scolaires, il y a toujours le moyen de remettre cela dans la perspective de l’apprentissage d’un métier qu’il veut faire plus tard, que ce soit pompier, infirmier, avocate, chirurgienne, etc.

  1. Travailler avec lui pour l’aider à surmonter les moments de crise.

Bien entendu, il faut également prendre le temps de calmement l’aider à résoudre le problème.

Vous aurez ainsi l’occasion d’élaborer avec lui des stratagèmes, des ruses, des stratégies pour surmonter un moment difficile de manière créative. Vous renforcerez de cette manière votre complicité.

  1. Revoir ses objectifs.

Il s’agit de la possibilité de revoir ses objectifs en fonction des résultats obtenus.

Revoir ses objectifs ne signifie pas se convaincre qu’il n’est pas important d’atteindre un objectif.
Mais, par exemple, si un enfant vit comme un insuccès une note qui est tout juste la moyenne, il faut se demander pour quelle raison il lui semble important d’avoir une bonne moyenne. Doit-il combler vos attentes ? Veut-il briller devant ses camarades ? Son estime de soi est-elle indissolublement liée au succès ?

La réponse à ces questions pourrait fournir des indications pour un éventuel ou possible changement d’objectif, et comprendre ensemble qu’il n’est pas si important d’avoir une excellente moyenne dans tous les cours. Ce n’est pas la peine d’être abattu.

  1. Enseignez-lui à se gérer de façon autonome.

Il est important d’habituer vos enfants à gérer de manière autonome ses devoirs et ses leçons.

Vous devez aussi le laisser faire, accepter l’erreur et seulement l’aider à se corriger. Intervenir sans arrête pour éviter des conséquences négatives l’empêche de se confronter aussi seul à ses difficultés et de les surmonter.

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