Dyslexie : dys-quoi ?

Que représente réellement ce terme barbare, la dyslexie, qui terrorise parents, enseignants et surtout nos chères têtes blondes ?

La dyslexie est le trouble le plus fréquent chez l’enfant. Il met à mal ses aptitudes en écriture. En ce sens, la dyslexie est bien souvent apparentée à la dysorthographie.

Comment détecter la dyslexie ?

Malheureusement, la dyslexie ne s’arrête pas à l’inversion de lettres (le plus souvent le B et le D), comme beaucoup le pensent. Elle se remarque aussi par l’oubli de certaines lettres au sein des mots et par une confusion entre certains sons proches. Outre ceci, l’enfant dyslexique lira de façon lente et hachée, par saccade, avec grande difficulté. Cette lecture entrainera une fatigue pour l’enfant.

Les types de dyslexie :

Il existe trois types de dyslexie :

Il existe également une dyslexie « visuo-attentionnelle », plus légère, qui affecte la perception visuelle dite « rapide ».

Quelles sont les causes de la dyslexie ?

Une étude très récente menée par l’Université de Rennes 1 en 2017 indique que la cause de la dyslexie serait d’ordre anatomique.

Les deux physiciens, auteurs de l’article traitant du sujet et publié dans la prestigieuse revue « The Royal Society », expliquent que dans chaque œil nous avons une tache appelée « tâche de Maxwell ». Cette tache a pour particularité de ne pas laisser passer la lumière bleue.

Chez les personnes non dyslexiques, ces taches ne sont pas de forme identique. L’œil directeur a une tache de Maxwell (présente sur la Fovea) parfaitement circulaire, alors que l’autre présente une forme à l’image d’« une patate diffuse ». Cette différence joue un rôle d’importante dans la manière dont notre cerveau stock les informations lues. Par exemple, l’œil directeur qui lit la lettre b stockera l’information dans une partie du cerveau. Simultanément, une image inversée, donc la lettre d, sera stockée dans une autre partie du cerveau. Cette lettre fantôme n’est en général pas tenue en considération par le cerveau.

Chez les personnes dyslexiques, ces taches sont parfaitement identiques et symétriques, ce qui implique qu’il n’y a pas d’œil directeur. Dès lors, le cerveau ne distingue plus la lettre fantôme de la bonne lettre.

La dyslexie est d’ordre génétique et neurologique. Elle n’affecte donc pas l’intellect, ce n’est PAS une déficience mentale mais bien une perception plus confuse dans la présentation de l’information et dans son organisation.

Comment savoir si mon enfant est dyslexique ?

Lors de la lecture du soir ou de la réalisation des devoirs, vous avez l’occasion d’observer votre enfant. La dyslexie et la dysorthographie sont déjà repérables lors de ces premiers apprentissages. Dans sa lecture, observez si votre enfant ajoute des mots dans des phrases, s’il en saute, s’il les devine voire s’il les invente.

Il sera également assez lent en lecture et en écriture et ceci impactera certainement ses résultats scolaires mais aussi son moral. Il peut en effet être découragé. Ne paniquez pas ! L’enseignant vous sera d’une grande aide dans l’accompagnement de l’enfant dyslexique et de nombreuses aides sont mises en place pour le soutenir.

Surveiller également l’évolution de son écriture. La dyslexie s’accompagne souvent d’une dysgraphie, autrement dit une écriture désordonnée (lettres mal attachées ou mal dessinées, qui quittent parfois la ligne sur laquelle ils écrivent). Une étude menée par une équipe du CNRS à Grenoble a récemment établi le lien entre dyslexie et dysgraphie et l’attribue à une surcharge cognitive.

Attention cependant : certains enfants apprennent plus lentement ou ont plus de difficultés, ceci ne veut pas dire qu’ils sont de facto dyslexiques. Référez-vous aux spécialistes.

Comment aider mon enfant dyslexique ?

La dyslexie est un trouble courant, par conséquent l’encadrement et les interventions sont optimaux. La consultation d’une logopède aidera votre enfant dans l’amélioration de sa lecture. En Belgique, l’APEDA – Association belge de Parents et Professionnels pour les Enfants en Difficulté d’Apprentissage – soutient les familles depuis plus de 50 ans avec l’aide de professionnels et des outils spécifiques développées par leur équipe pédagogique. 

En tant que parent, même si vous n’êtes pas un professionnel, vous pouvez aider votre enfant à progresser grâce à des activités ludiques qui le stimuleront. Parmi celles-ci :

  • jouer à des jeux faisant intervenir des lettres et des mots (le pendu, le Scrabble junior, le petit bac, le Boggle, les flash card).
  • lire ensemble en suivant chaque mot du doigt, lire avec de la musique française dans les oreilles pour le forcer à se concentrer.
  • encourager l’écriture par la création d’histoires (réaliser un petit livre, préparer les cases d’une bande-dessinée, construire un plateau de jeu de société avec des énigmes, etc.).
  • Plusieurs parents ont observé une évolution rapide par la pratique du… karaoké ! L’enfant chante en suivant un texte, ce qui améliore sa mémoire visuelle et auditive.

Dans le cadre scolaire, l’accompagnement de l’enfant dyslexique se fait avec l’étroite collaboration de l’enseignant, de l’équipe de professionnels qui entourent l’enfant et, évidemment, des parents. Ensemble, vous déciderez des interventions à faire pour aider votre enfant comme, par exemple :

  • La mise en place d’outils spécifiques et adaptés comme un dictionnaire à entrée phonologique ou, si l’enfant utilise l’ordinateur, un logiciel de correction.
  • Un accompagnement spécialisé lors des examens (lecture plus lente des énoncés, accompagnement personnalisé de l’enfant).
  • L’augmentation du temps pour la réalisation de tâches.

Et n’oubliez pas, ce n’est pas une déficience intellectuelle !

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